Dans mon dernier article, je vous parlais de l’importance et de l’utilité d’accueillir vos émotions.
Aujourd’hui, vient le moment de vous faire découvrir comment vos émotions peuvent vous permettre de communiquer plus facilement, de faire entendre vos besoins, de faciliter vos échanges quotidiens.
Tout simplement car, comme beaucoup d’autres choses, on ne nous a pas transmis le bon mode d’emploi. Encore pire, on oublie que la personne avec qui l’on veut communiquer a elle même son propre mode d’emploi.
Autant tenter de parler russe à un chinois en Italie…
Un exemple extrêmement fréquent dans nos foyers :
Vous rentrez du boulot fatiguée, après une journée stressante, vous poussez la porte et vous découvrez que le repas n’a pas été préparé. La colère monte, l’injustice peut être aussi, et les mots fusent :
« Quoi !? T’es rentré depuis une heure, t’as pas été foutu de préparer à manger ! Moi je suis crevée, j’ai faim, mais non va encore falloir cuisiner ! Yen a marre, c’est toujours pour ma poire. »
Et là… Vous avez 90 % de risque d’entendre :
« Et tu crois quoi ? Que j’ai rien foutu aujourd’hui ? Moi aussi je suis crevé, moi aussi j’ai eu une dure journée. T’es à peine rentrée que direct je m’en prends plein le nez, moi aussi j’en ai marre. »
L’issue de ce genre de « conversations » ? Une boite de ravioli au micro onde et surtout de la soupe au boudin pour toute la soirée…
Je pense que vous n’aurez pas de mal à comprendre que là, typiquement, les besoins de chacun n’ont pas été exprimés (compris encore moins…), ici c’est juste un trop plein d’émotions qui a été balancé, et qui a de grands risques de revenir en pleine figure.
Il est grand temps de vous faire découvrir la clé qui va vous permettre de sortir de ce genre de disputes sans fondement.
Vous avez appris une nouvelle langue en apprenant à entendre le besoin derrière l’émotion, maintenant est venu le moment de parler cette nouvelle langue.
Le secret, c’est en fait de communiquer à l’autre à la fois votre émotion, mais aussi, et surtout, de la justifier en indiquant le besoin qui y est associé.
Pourquoi ça fonctionne ?
Car au lieu d’accabler l’autre, et de risquer de se prendre un mur, vous prenez la responsabilité de vos émotions et de vos besoins (Je vous renvois d’ailleurs à cet article qui vous explique pourquoi vous êtes seul responsable de vos émotions/besoins/pensées), et l’autre va pouvoir les entendre bien plus facilement, et par conséquent y répondre.
Et là… Victoire, tout le monde y trouve son compte.
Pour reprendre notre exemple précédent, voilà ce que ça donnerait :
« Quand je rentre d’une journée de travail comme aujourd’hui et que je vois que le repas n’est pas prêt, je ressens une fatigue et une lassitude, j’ai besoin de réconfort, pourrais-tu préparer le repas ? »
Cette fois ci, la personne en face pourra difficilement réagir de manière vive, car elle n’a pas été accusée, agressée, elle a juste été informée de vos émotions et de vos besoins.
Et même si elle venait répondre de manière agressive, au moins vous aurez pris le temps d’exprimer votre besoin et donc de vous libérer d’un poids, ce qui fait que vous serez bien plus en mesure d’entendre l’agressivité de l’autre et de savoir qu’elle lui appartient, qu’elle n’est pas contre vous.
Nous n’avançons pas tous au même rythme, et c’est important d’accepter aussi que vous êtes déjà plus haut sur l’escalier de la communication, et que vos outils vous permettent justement de comprendre ceux qui sont encore sur les premières marches.
Alors bien sûr, cette manière de communication ne vient pas du jour au lendemain. Tout comme apprendre une nouvelle langue, c’est un travail du quotidien, qui nécessite un entraînement. Mais n’oubliez jamais que chaque pas compte.
Une remarque que l’on peut se faire également c’est « Mais je vais passer pour une folle si je me mets à parler comme ça ! ».
En effet, ça peut surprendre, déstabiliser l’interlocuteur, alors un seul conseil : gardez à l’esprit le « pourquoi je fais ça ? ».
Ne vaut il pas mieux surprendre par une nouvelle manière de communiquer plutôt que de rester dans un ancien schéma qui fait souffrir tout le monde et qui vous empêche d’avancer ?
Et puis ce qu’il a de génial avec ce changement que vous allez mettre en place, c’est que rapidement, votre entourage va réaliser les bénéfices de cette technique, et viendra naturellement suivre le mouvement. Pour garder la métaphore de la langue : si vous vous retrouvez avec une personne qui parle anglais, vous allez forcément chercher à vous adapter pour faciliter l’échange.
Faire le premier pas n’est pas simple, je l’admet, mais rapidement les effets positifs vous inviterons à poursuivre dans cette nouvelle façon de communiquer.
Si vous souhaitez plus d’informations sur cet outil, je vous conseille le livre « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » de Marshall B. Rosenberg. Cet ouvrage aborde la méthode de la CNV (Communication Non Violente) dont est issu l’outil présenté dans cet article.
Et bien sûr l’hypnothérapie est un outil supplémentaire pour vous accompagner dans cette démarche, en vous permettant de mieux vous connaître, mieux vous comprendre, et ainsi créer le changement qui vous sera utile.